Agadir Inoumar

Agadir Inoumar

Situé dans la région d’Ait Baha à 71 km de Taroudant, l’Agadir Inoumar est un grenier collectif berbère qui fait figure de joyau de l’architecture rurale de l’Anti-Atlas.

L’Agadir Inoumar est un patrimoine architectural rural berbère qui témoigne, à la fois du respect de toutes les cultures issues de la terre, mais aussi de cette action humaine qui vise à organiser dans un ordre précis, la préservation et la conservation de tous les trésors cultivés et récoltés. Sans oublier le savoir-faire et la construction très réfléchie des greniers berbères.

Qu’est qu’un Agadir ?

Agadir est un mot berbère relatif aux greniers. Toujours construits de manière stratégique au soleil, à l’écart de tous risques d’inondations et à l’écart des intrus, ils servaient à entreposer les diverses cultures de la région. Les huiles ainsi que les olives, figues, amandes et céréales étaient conservées précieusement dans ces greniers berbères : “les Agadirs”. Les vases recueillaient les liquides, sacs et paniers étaient utilisés pour les fruits secs, farines et céréales…

L’Agadir Inoumar : une véritable découverte !

Construit il y a plus de 300 ans vers la fin de règne du Sultan Moulay Ismaïl (1645/1727), l’Agadir Inoumar occupe une superficie d’un demi hectare en surplomb de l’Oued Ourga. Pour faire face aux risques de razzia de cette période instable, il possède toutes les caractéristiques d’un fort à vocation touristique.

Plus grand grenier collectif de l’Anti-Atlas, il occupe une superficie d’un demi hectare en surplomb de l’Oued Ourga. Ses 295 magasins sont échafaudés sur cinq blocs. Ainsi, l’Agadir Inoumar est construit selon des étages appelés “cellules”. Chaque étage est composé de niches de conservation, un étage compte trois niches. Les niches les plus basses, sécurisées souvent d’un double plancher, assuraient une dizaine d’années de conservation, contre une quinzaine d’années pour les niches les plus élevées.

Cinq tribus ou “Aït” ont contribuées à la construction de l’Agadir Inoumar. De grosses pierres dépassent des murs et servaient d’escaliers d’accès aux niches. Les cellules appartenaient aux familles ayant participé à la construction, chaque famille disposait souvent d’une cellule complète (d’un étage), soit de trois niches, et, ainsi, de générations en générations se sont succédé les propriétés.

L’Amin est le nom donné au gardien de ces greniers, il connaissait tous les propriétaires et tous les emplacements soit 295 niches. Son salaire d’autrefois se résumait à une part des récoltes consentie, et, aujourd’hui et selon une toute autre organisation dont les acteurs sont “les ayants droits propriétaires de l’Agadir”, “le guide”, “l’Amin” et “l’Association locale pour le développement touristique du douar”, tous, de nos jours, se partage le butin récolté selon les visites des touristes sachant que le prix de la visite par adulte de l’Agadir d’Innoumar est de 50 dirhams.

Itinéraire entre Taroudant et l’Agadir Inoumar

Pour se rendre à ce monument au départ de Taroudant, il faut compter 1h15 de route environ. Empruntez P1714 jusqu’à Sebt Guerdane puis tournez à gauche sur la R105. Roulez 30 km.

Photo de Une : Michel Terrier